Quel gâchis !

13.10.2022

Les résultats que nous observons actuellement pour les portefeuilles des banques et des gestionnaires de patrimoine sont inquiétants. Il est difficile de trouver des portefeuilles globaux avec des rendements positifs et la différence entre les meilleurs et les pires rendements n'a jamais été aussi grande. Ceux qui espèrent encore que la situation se rétablisse rapidement comme au cours des années précédentes risquent d'être fortement contrariés. Après 30 ans de baisse des taux d'intérêt et de bonne croissance, les conditions météorologiques ont en effet fondamentalement changé. Les anciens modèles de risque n'ont plus qu'une efficacité limitée et l'inaction semble être une mauvaise option.

Actuellement, il faut avoir les nerfs solides pour regarder son propre portefeuille de placements. En effet, les rendements se sont encore nettement détériorés au troisième trimestre. Les graphiques ci-dessous résument les résultats et permettent de classer simplement les rendements de son propre portefeuille.

Trois spécificités qui sautent aux yeux

En moyenne, les portefeuilles en francs suisse se situent entre -12,9% et -25,1% selon la catégorie de risque. Malgré les bénéfices, il s'agit de pertes très importantes et une nouvelle baisse n'est actuellement pas exclue. Trois aspects ressortent particulièrement de l'analyse :

  1. Pas de rendements positifs : aucun gérant d'actifs n'a réussi à résister à la tendance négative. Tous les portefeuilles examinés affichent un rendement négatif important pour cette année, indépendamment du profil de risque et de la devise.
  2. Une dispersion plus forte que jamais : l'écart entre le meilleur et le pire résultat constaté dans une catégorie de risque n'a jamais été aussi important depuis le début des analyses en 2014. En moyenne, l'écart entre les meilleurs et les pires rendements est de 17,2% (contre une moyenne à long terme de 12,5%). C'est un autre monde !
  3. Une répartition des risques faussée : la répartition traditionnelle par groupes de risques semble également être peu efficace. Dans un environnement inflationniste avec des taux d'intérêt en hausse, la simplification "plus d'actions = plus de risques" ne fonctionne plus dans la même mesure. Les valeurs médianes et maximales, très proches les unes des autres dans tous les groupes de risque, en témoignent.

 

La différence entre une bonne et une mauvaise gestion de patrimoine a rarement été aussi évidente que cette année.

Patrick Müller, CEO ZWEI Wealth

 

Quatre points qui devraient éveiller les soupçons

Reste à savoir si une adaptation du portefeuille est appropriée ou non. Une réponse définitive ne peut être donnée que cas par cas. Néanmoins, l'analyse met en évidence quatre points qui devraient éveiller les soupçons :

  • Pas de surperformance au cours des dernières années : ces dernières années, le portefeuille n'a pas figuré parmi les meilleurs.
  • De nombreux de fonds : le portefeuille comporte une part importante de fonds.
  • Forte proportion d'obligations et de placements alternatifs : le portefeuille a tendance à présenter une forte sensibilité aux taux d'intérêt.
  • Pas de vue d'ensemble des coûts : les portefeuilles pour lesquels la vue d'ensemble des coûts est difficile et qui ne sont pas explicitement indiqués.

Ne rien faire n'est plus une bonne option !

Il est important de constater que les rendements ne sont généralement qu'une partie du problème. De nombreux portefeuilles manquent généralement de transparence, de vue d'ensemble, de stratégie individualisée avec un objectif précis et, bien entendu, les coûts sont beaucoup trop élevés. Dans un environnement de marché qui, après 30 ans de baisse des taux d'intérêt, change fondamentalement, ne rien faire semble être une mauvaise option. C'est donc le bon moment de revoir les portefeuilles et de les réorganiser si nécessaire.

À propos de l'analyse

Chaque trimestre, ZWEI Wealth analyse les résultats obtenus par les banques et les gestionnaires de patrimoine. L'analyse porte sur 114 institutions avec 378 types de portefeuilles (différents selon la catégorie de risque et la devise). Les rendements correspondent en principe à une valeur nette selon la norme GIPS.